Friday, June 13, 2014

 
A propos d'un article de Jérémie Zimmermann: Snowden, Terminator et nous




L' article de M. Jérémie Zimmerman, Snowden, Terminator et nous, publié sur le site Médiapart, est très révélateur de l'extrême difficulté à former une pensée critique de la technique. Rappelons que Zimmermann est le président de la FING, association et site qui milite pour le développement d'Internet et du numérique auprès de la population et qui croit au potentiel émancipateur des TIC. Le discours qu'on y tient à l'égard de ces dernières est donc en général extrêmement positif, les associant nécessairement à la liberté et à la démocratie. En vérité, la FING exprime un point de vue geek , proche de l'esprit hacker, épris de contre-culture et de valeurs libertaires.
Les fameuses et fracassantes révélations de Snowden ont donc sérieusement douché ces ardeurs premières, voire ruinent complètement la crédibilité de cette position. Voici venu le temps du « blues du net ». Certes, on l'utilise plus que jamais, on ne peut plus s'en passer, mais sans se faire la moindre illusion sur la surveillance et le fichage qui lui est inhérent. Le lien de confiance est peut-être rompu, mais en même temps la majorité des gens s'en fiche autant qu'une élection européenne...Après tout si je n'ai rien à me reprocher, peu importe. Les gens ont accepté, intériorisé ce schéma de servitude volontaire.
D'emblée, Zimmerman reconnaît que c'est dans notre relation même aux machines (ordinateurs + réseaux) que gît le mal. L'hybridation homme-ordinateurs, qui fait de nous des cyborgs, accomplissement de la symbiose, a déjà largement commencé. La symbiose est un projet de la DARPA dans les années 60 au temps de la guerre froide, énoncé par son directeur Joseph Licklider ; cette origine devrait déjà nous inciter à ne pas être surpris par les révélations d'un Snowden.
Mais notre devenir cyborg n'est en rien le véritable problème pour Zimmerman. Il le reconnaît pour l'accepter et s'en féliciter. Cela va dans le sens du progrès après tout. Le problème ce n'est pas les machines, ni notre imbrication grandissante avec elles, mais la manière dont elles ont été utilisées contre nous (Zimmermann, de façon symptomatique, écrit d'ailleurs la Machine, désignant l'ensemble global interconnecté. L'usage du singulier et de la majuscule a ici une connotation péjorative évidente car il dénote une logique centralisatrice propre au pouvoir. On est proche de la « matrice ». Face à la Machine, on imagine donc que Zimmermann aura une préférence pour les machines) Bref, au delà de la technique et de la Machine, Zimmermann pointe du doigt d'autres facteurs assurément plus responsables de cette situation: des organisations humaines relevant du pouvoir, que ce soit l'Etat (la NSA) ou bien le capitalisme (GAFA). Les deux forces sont intimement liées et ne font que témoigner de l'impérialisme yankee. Après la Matrice, l'empire donc...
Dans la perspective de Zimmerman, le problème n'est pas technique, mais politique et économique. La technique en tant que tel ici, c'est une force aux mains de la politique et de l'économie. L'emprise numérique, c'est l'emprise de l'Amérique. Le numéricanisme. Il n'est guère difficile de deviner la suite de l'argumentation : pour renverser cet état de fait et cette structure de domination, il suffit de reprendre les rênes, c'est-à-dire le contrôle des machines, de la Machine qui demeure scandaleusement aux mains des puissants. Voilà une resucée post moderne d'un vieux discours marxisant selon lequel la solution ultime pour le prolétariat asservi est de conquérir la propriété (collective) des moyens de productions. Place au communisme numérique !
Mais précisément Zimmermann répète l'erreur de tant de discours marxistes du XXe siècle qui , pour analyser la question sociale, se sont focalisés sur la seule lutte des classes et ont occulté le terme médiateur de ce conflit: la machine. Pour le dire autrement, ils ont retenu la domination; or la technique pose la problématique de l'aliénation, qui s'exerce aussi bien du coté du travailleur que du coté du capitaliste. La question de la technique dépasse le seul problème capitaliste et l'aliénation du travailleur à la machine se posait également dans le système soviétique communiste. Dans un contexte de haute technologie, Le fait que les moyens de production soient privés ou collectifs ne changent pas grand chose à l'affaire (de la même façon que pour un accident de centrale nucléaire).
Allons jusqu'au bout de la logique des idées de M. Zimmermann : il faut que tout le monde devienne codeur, développeur, programmeur ! Il convient de renforcer notre pratique experte de l'informatique, intensifier notre relation avec les machines, accentuer la symbiose. Devenons tous geek et soyons d'avantage des cyborg (mais éclairés)! Le problème est que nous ne le sommes pas assez.
Ne restons pas de simples et stupides consommateurs de services informatiques mais soulevons le capot de nos machines et apprenons le code. Par exemple, en ce qui concerne l'animation d'un blog, la maitrise du langage HTML ou PHP importe bien d'avantage que celle de la langue française...
Les solutions envisagées par Zimmermann se résument au fond au mot d'ordre: tous au numérique ! Ce dernier n'est justement pas assez développé, enseigné, et maitrisé par la population.
Il est permis de souligner qu'avec une tel projet de société, on ne fait que renforcer notre dépendance au système technique, accentuer notre symbiose avec les machines et aussi bien notre aliénation. On passera nos vies face aux écrans sous prétexte de les dompter. L' avenir de l'humanité implique-t-il donc que nous devenions tous informaticiens? L'informatique et du numérique sont-ils la nouvelle alphabétisation, soit la condition indispensable pour être un citoyen libre au XXIème siècle?
Je doute fort que Jacques Ellul soit un auteur en odeur de sainteté à la FING mais après tout Edwy Plenel se plait parfois à le citer. On aimerait donc citer quelques lignes de son Bluff technologique qui dénoncent pertinemment l'illusion techniciste qui est celle de M. Zimmermann : « la micro-informatique ne va pas être une voie de liberté mais une voie de conformité dans l'usage du système technicien et un moyen qui permettra d'accepter plus aisément ce système! » Apprendre le numérique à l'école, enseigner le code ? Voilà ce qu'on peut répondre avec Ellul: « Apprendre à 500 000 jeunes français à utiliser des ordinateurs ne fera que les enfoncer d'avantage dans le système, en leur enlevant d'avantage de pouvoir critique et de compréhension globale ». Ainsi derrière la générosité apparente du discours, se cache un furieux élitisme, qui est celui des geeks et autres manipulateurs experts des machines. On peut critiquer les politiques et les capitalistes, mais c'est pour mieux laisser la place à ces nouveaux aristocrates ( du type Julian Assange). AU final, ce discours confine à une forme de terrorisme, qu'Ellul nomme « le terrorisme feutré de la technologie ». En effet, dans la société rêve par Zimmermann, gare à celui ou celle qui vit à l'écart du numérique, qui n'utiliserait pas d'ordinateurs ou ne smart-phones. Il sera immanquablement un(e) pauvre type qui n'aura d'autre solution que de vivre dans les bois...Relisons bien les mots de Zimmermann : il faut reprendre le contrôle des machines et plus personne ne doit ignorer l'importance de cette tâche. Nous voilà avertis!
Ce dont ne tient pas du compte Zimmermann, on le voit, c'est bien de cette problématique de l'aliénation (aux technologies informatiques), inhérente à notre condition de cyborg, et infiniment plus dérangeante car elle est tapie dans la symbiose. Elle réside au cœur du sujet, et s'exprime d'abord sur le plan personnel (pensons à l'addiction par exemple). Ce qu'il refuse de voir le moindre instant, c'est qu'on peut aussi se détourner de nos machines et refuser le devenir cyborg. Il reste constamment accroché à la certitude que la technique est ce qu'on en fait et n'a pas d'influence sur notre subjectivité. Il lui manque l'approche d' une Simone Weil pour compléter l'approche marxiste, qui tient compte de l'aliénation aux machines et n'oublie pas l'individu, ainsi qu'elle l'expose magnifiquement dans sa Réflexion sur les causes de la liberté et l'oppression sociale. On a transféré l'esprit de la pensée du travailleur aux machines: «  L'histoire des hommes n'est que l'histoire de l'asservissement qui fait des hommes, aussi bien oppresseurs qu'opprimés, le simple jouet des instruments de domination qu'ils ont fabriqué eux-mêmes, ravale ainsi l'humanité vivante à être la chose de choses inertes ». C'est bien cette substitution des moyens aux fins, dans laquelle Simone Weil discernait le mal propre à l'humanité, qui engendre le malaise de la civilisation technicienne et qui se manifeste avec éclat avec l'affaire Snowden. Autrement dit, l'humanité connectée d'aujourd'hui n'est pas seulement le jouet de forces politiques et capitalistes, mais aussi des ordinateurs et des réseaux.
Il y a donc une mesure encore plus radicale et efficace pour échapper au fichage dénoncé par Snowden et que bien sur Zimmermann n'envisage pas une seule seconde. Il est vrai que cela s'apparente à du luddisme : il s'agit de, sinon briser, du moins se détourner de nos machines et du réseau. Se déconnecter tout simplement, plus ou moins définitivement. Certes, c'est un luddisme personnel, lié à un travail de soi sur soi, une tâche spirituelle presque. Dans l'existence déconnectée, qui aprés tout était la notre avant 1995 environ, on perd assurément beaucoup. C'est un renoncement, certainement déchirant, mais une chose est sure : on donne moins prise à cet immense mécanisme de contrôle et de surveillance. Si l'on ne veut pas que nos données soient récupérées et analysées par facebook, le mieux est ne pas avoir de compte. Ne pas avoir d'existence numérique, si tant est que cela soit possible totalement, c'est aussi ne plus produire et laisser de traces numériques qui forment la trame de cette existence techniquement assistée. On aura beau se former, s'approprier les technologies, celles ci de toute façon nous dépassent sans cesse, et puis on ne pourra jamais être complètement sur de ce qui advient de nos données une fois que celles ci sont absorbées dans « la machine ». Les exemples abondent de comptes internet , de dispositifs informatiques piratés, tel par exemple ces deux jeunes lycéens au Canada qui sont parvenus à pirater un distributeur de billets. Si les services informatiques d'une grande banque en sont à un tel degré de non maitrise, comment diable monsieur Zimmermann espère-t-il attendre un haut degré d'appropriation de la part de la ménagère de 50 ans ?
Au fond, on omet ici de rappeler que ces technologies forment un système technique foncièrement instable et incontrôlable, et en ce sens dangereux. Nous sommes vraiment face à « un milieu technique non dominé » pour reprendre l'expression de George Friedmann. S'il est logique de vouloir le dominer, les solutions prônées par Zimmermann paraissent non seulement utopique mais presque inquiétantes. Elles nous mènent tout droit à une société d'avantage connectée et numérisée. On peut y entendre un « connecte toi ou crève !». Le projet consistant à passer de technologies qui nous contrôlent à des technologies qui nous libèrent est certes louable dans ses intentions, mais il règle le problème de façon bien manichéenne. En vérité, ces technologies sont les mêmes : et elles nous contrôlent et elles nous libèrent d'un même tenant. Tel est le fameux effet pharmakon de la technique, que Zimmermann oublie complètement dans sa démonstration. Si l'on veut des technologies qui nous libèrent, encore faudrait il savoir si l'on est libre à l'égard de la technologie, dans l'usage qu'on en fait.
De ce point de vue, il est parfaitement illusoire de croire que ces technologies, par ailleurs complexes et sans cesse changeantes, pourraient être entièrement libératrices. Notre condition cyborg s'enracine déjà dans un rapport opaque aux dispositifs technologiques (qui rappelle le rapport à notre propre corps).
Enfin, l'appel mobilisateur à ce que tous s'approprient la technologie achève de renforcer la présence déjà envahissante que celle-ci tient dans nos vies, et de nous enfoncer dans la dépendance à ce système. Aujourd'hui, il est vrai, les humains se rapprochent des cyborgs, bientôt les Oscar Pistorius seront bien plus performant que les sportifs valides, et presque tout le monde a un téléphone portable, mais ce n'est pas pour autant que nous allons tous devenir des experts du logiciel libre, des architectures décentralisées et de techniques sophistiquées de chiffrement. On est en droit d'y trouver matière à un profond ennui. A ce vaste programme, nous optons définitivement pour la position de Bartleby : « I would prefer not to ».

Tuesday, April 15, 2014

Facebook, plus que jamais virtuel


On apprend que Facebook a racheté, à prix d'or (quelques milliards...), une start-up du nom d'Oculus qui s'occupe de réalité virtuelle( ou encore réalité immersive ou réalité augmentée) et a mis au point un casque apparemment ultra-performant : l'oculus rift. Evidemment, le fondateur de cette société, un certain Palmer Luckey n'a même pas 20 ans, un nouveau Zuckerberg alors que le vrai, 30 ans , fait déjà figure d'« ancien ». Passage de relais, où le neuf supplante le vieux, comme dans l'impasse de Brian de Palma, où le vieux caïd, légende de la cité, est tué et remplacé par le jeune caïd.
L'argument de Zuckerberg, pour justifier cette dépense somptuaire, c'est de dire que cette technologie constitue une innovation absolument radicale, un changement majeur qui va affecter toute la société. Bref, c'est là qu'est l'avenir. Autrement dit l'humanité (puisque la particularité de facebook est d'absorber l'humanité) n'a pas d'autre avenir que le virtuel. Dans un communiqué, Zuckerberg déploie une argumentation étonnante : demain, nous n'échangerons plus seulement des « moments », ce qu'on fait aujourd'hui sur sa plateforme, qui a donc une fonction média, mais de véritables « expériences ». Ainsi donc, le seuil de rupture fatidique est celui séparant un moment d'une expérience. Dans le premier cas, l'espace de la vraie vie conserve encore sa spécificité, sa primauté, et fait ensuite l'objet d'une médiatisation sur la plateforme, via des traces numérique choisies par l'usager : des photos, vidéos, ou des commentaires. Dans le second, plus de distance entre le vécu (le moment) et sa médiatisation : la plateforme devient un espace ou l'on vit directement des situations : des «expériences». Nous vivrons donc des vies virtuelles dans des plateformes qui imiteront parfaitement la réalité. Nous serons comme les personnages du roman de science fiction de Jean Michel Truong Le successeur de Pierre : nous habiterons dans des cellules individuelles et communiquerons avec des tas de gens au sein de dispositifs virtuels.
Les réactions étonnées ou critiques à cet achat, fustigeant l'appétit insatiable de FB qui s'accapare une jeune et sympathique start-up financée par des internautes, sont a coté du sujet. Elle n'ont pas compris que cette opération est on ne peut plus logique dans la mesure où le virtuel est l'essence même de facebook, et constitue désormais son horizon indépassable. Ce qu'a accompli ce site, depuis dix ans, c'est bien d'avoir conditionné l'humanité à la vie virtuelle, d'avoir imbriqué toujours d'avantage la vie, les éléments traditionnels qui la composent ( paroles, échanges etc.) et le virtuel.
En effet, FB n'est pas second life, il n'a pas établi une cloison étanche entre l'espace de la vie et l'espace du jeu ou du réseau, telle une vie parallèle, mais a établi des passerelles entre les deux ordres. Les gens ont toujours le sentiment qu'il y a bien le noyau de la vraie vie, non médiatisée, immédiate, hors facebook, inaliénable donc, de même qu'ils ont plus que jamais le sens de la vie privée et qu'ils y tiennent, alors qu'elle n'a jamais été autant malmenée, voire carrément mise en cause. Simplement l'usage du réseau social informatisé change certaines modalités de l'exercice même de cette vie, qui ne reste pas un champ impénétrable et inviolé des assauts de la technologie. L'usage de FB a ainsi des répercussions sur le champ de la vie personnelle, et même intime. Plus encore, il contribue aujourd'hui à accompagner la fabrique des subjectivités, la construction (ou déconstruction) des personnalités puisque on rencontre, on aime, se déchire, se sépare sur Facebook, aussi bien des amants que des amis. Chaque fois, on se rend compte que certaines situations extrêmes, pour ne pas dire carrément dramatiques, ne se seraient sans doute pas produites sans le réseau. Autrement dit, elles ont été souvent artificiellement stimulées et , dans les cas des conflits par exemple, elles partent d'un malentendu ou d'un incident bénin. Mais c'est bien parce que l'espace de la « vraie vie » a été perturbé par l'infusion constante du virtuel, qui l'informe et le déforme. D'une part, tout un champ de l'existence jusque là confiné dans la privacy a été brutalement propulsé dans l'espace public : des évènements privés sont devenus publics. Est-ce une bonne chose? Un simple mot, une remarqué bénigne, s'ils sont connus de tous, peuvent avoir des conséquences dramatiques. D'autre part, le rapport à l'autre via FB est un mixte de présence et
d'absence, de réel et de virtuel, support à toutes les projections et cause de tous les malentendus. C'est le meilleur moyen pour que votre vie vous échappe. Enfin, c'est la culture du jeu vidéo que Facebook a introduit dans le secteur de l'existence personnelle et des relations humaines : c'est notre vie même qui devient un jeu vidéo, toujours à l'intersection indécise de la réalité et de la simulation, sauf que parfois dans la vie on ne joue pas...Pas pour rien qu'on a toujours maintenu une distance claire et nette entre la vie et le jeu, ce dernier s'apparentant à un rituel.
Les gens se sont fait gravement piéger par Facebook, non pas par ce que l'entreprise récolte toutes les données des utilisateurs à son profit mais parce qu'ils ont cru qu'une vie dans un monde en permanence ouvert et connecté était vivable. Ils ont cru que des relations entièrement positives, sans négatif, sans envers, sans absence donc, étaient viables, mais ce n'est pas le cas : parents, amis et amants ont besoin de s'absenter de temps à autre, et de se déconnecter. Que serait le jour sans la nuit, la lumière sans l'ombre? Facebook fait advenir le règne de la réalité intégrale, pour reprendre une notion de Baudrillard pour définir le virtuel, dans le champ des relations humaines, c'est à dire que la relation devient intégrale et cela est insupportable...C'est dire que dans son concept même, cette société part d'une erreur fondamentale concernant l'existence et le lien humain et aboutit à une dénaturation, une falsification totale , diabolique, de ceux-ci. Mais le faux a bien des charmes...
Il n'y a pas lieu de s 'étonner que FB s'engage dans cette direction. Preuve ultime que ce n'est pas la vraie vie qui intéresse Zuckerberg mais bien la réalité virtuelle, bien plus stimulante et riche. Cette vie est pauvre, mutilée, décevante,etc. : il faut donc l'enrichir, l'agrandir, et la réparer grâce aux réseaux. Nos relations, nos liens, nos amitiés sont de même terriblement limités : il faut en élargir le champ. Un débat existe aujourd'hui entre ceux qui plaident pour le caractère parfaitement réel de ce qui se se passe ou de ce qu'on fait sur Facebook et ceux qui insistent sur sa dimension irrémédiablement virtuelle. Pour les premiers, qui veulent se rassurer à bon compte et légitimer leur addiction, ce que je fais sur le réseau est autant réel que ce que j'effectue dans la « vraie vie » et n'a donc rien de virtuel, qui est un cliché sans fondement. Or, aux dires du directeur de Facebook lui même, et comme le prouve ce rachat, c'est bien le virtuel qui est la terre d'élection du réseau social.