Revu hier les moissons du ciel au cinéma du grand et mystérieux Terence Malick. Avec la photo somptueuse de Nestor Almendros. il m'a paru évident, à le revoir, que Malick ne se soucie pas vraiment de son récit, au sens de l'efficacité narrative américaine et d'une forte caractérisation des personnages. il cherche autre chose qu'une mécanique bien huilée. du coup, reconnaissons le, on peut ressentir une certaine distance ou froideur vis à vis des personnages. c'était mon cas lorsque je l'ai vu pour la première fois: le sentiment de ne pas vraiment m'attacher aux personnages. Accentué par l'usage de la voix off de la petite soeur, peu présente dans l'histoire, celle ci nous parait racontée de loin à travers le filtre voilé du souvenir. Le récit semble lacunaire, incertain, pleins de trous, imparfait même. je ne suis guère persuadé que le scénario en tant que tel retiendrait l'attention des décideurs d'une commission quelconque.
ainsi donc, avec le parfait concours de nestor Almendros, Malick s'est comporté en poète, privilégiant la valeur intrinsèque des plans, composés tels des tableaux, leur charge poétique explosive et autonome, qui flamboient sur la toile de l'écran et hypnotisent le spectateur. Ce faisant, il raconte une histoire, cette relation à trois entre le propriétaire fermier, richard Gere et sa soeur, et elle prend même une dimension plus intense et déchirante à la fin, plus forte que si les ficelles plus traditionnelles avaient été utilisées.
Enfin, il y a das le cinéma de malick quelque chose de déchirant, comme une plainte, qui donne ce sentiment si magnifié par le cinéma que quelquechose a été perdu dans la relation de l'homme à la nature.
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