The shallows, what's internet doing to our brains
de Nicholas Carr
Avec The shallows, l'essayiste américain Nicholas Carr propose l'une des réflexions les plus saisissantes qu'on peut lire aujourd'hui au sujet de l'impact d'Internet sur l'individu et la civilisation, qui nous concerne tous. Certes elle n'est pas particulièrement optimiste et enjouée. Elle est marquée par l'inquiétude, et assurément beaucoup s'agaceront de cet aspect. Mais le pessimisme ni la mélancolie n'ont jamais été ennemis de la pensée. Il y a deux ans, Carr avait ébranlé et même scandalisé la blogosphère en osant publier un article intitulé « Google nous rend il stupide? »( d'où le titre choisi par l'éditeur français). Cela lui avait valu de la part d'une majorité d'internautes une foudre de critiques (ce qui ne manquera pas d'arriver non plus avec le livre), ne voyant en lui qu'un Cassandre, un réac passéiste à la Paul Virilio. Mais peut être que ces réactions de colère tenaient au fait que Carr touchait là où ça faisait mal.
The Shallows constitue le prolongement de cet article retentissant, et l'auteur prend le temps de développer et d'argumenter ses idées, en s'appuyant par ailleurs sur de nombreux exemples tirés d'études et d'expériences scientifiques dans le domaine des neuro-sciences.
C'est un livre important, souvent brillant, discutable bien sur, et au fond assez attachant. C'est un essai, au sens fort du terme, c'est à dire un travail éminemment personnel, un travail de soi sur soi, alimentant une réflexion intellectuelle et générale. On entend bien la voix d'un homme qui s'exprime, qui «s'essaye».
En effet, ce livre procède d'un conflit intérieur, qui n'en est pas moins extérieur : contre la machine. On sent au fil de la lecture que l'auteur s'explique avec lui même, se débat pour (se) comprendre. De là cette impression de nécessité. Le théâtre, à la fois révélateur et agent, du conflit n'est autre qu'Internet : un réseau technologique incomparablement puissant.
Nicholas Carr, après des années d'usage plutôt intensif du Net, en a constaté sur lui même les effets, positifs et négatifs. Incontestablement quelque chose avait changé en lui. Il ne parvenait plus à lire aussi facilement des textes d'une certaine longueur, à s'immerger dans un roman ou à suivre une argumentation. Sa faculté de concentration s'était affaiblie et son esprit semblait en proie à l'impatience et la dispersion. Surtout, il a pris conscience qu'il voulait en permanence être connecté. Il a senti que le média Internet, la machine, agissait sur lui à son insu, comme si une force extérieure cherchait à s'emparait de son esprit. Telle était la substance de l'article, repris dans ce livre.
Cela appelle d'emblée deux remarques.
Au fond, même s'il n'emploie pas directement le terme, Carr ne fait que décrire un processus d'addiction, et son livre résonne à ce titre comme une confession, honnête et sincère. Il reconnaît ses faiblesses. On pourra donc aisément lui reprocher de désigner une pathologie personnelle d'avantage que la nocivité intrinsèque du produit. On retrouvera alors l'argument classique selon lequel la technologie est en soi neutre et que seul compte l'usage qu'on en fait. Mais on rétorquera que l'addiction aux nouvelles technologies est un phénomène de plus en plus répandu dans les sociétés modernes, dont les psychiatres du monde entier s'alarment. Qui n'a jamais éprouvé cette envie d'être connecté, qui n'a pas ressenti une angoisse après avoir oublié son portable? D'autre part, l'idée commune de la primauté de l'usage et du contrôle de l'homme sur la technologie est dénoncée comme une illusion par les théoriciens de l'aliénation et de la technique.
L'addiction à Internet est donc bien le moteur même de l'écriture de ce livre, ce qui n'est pas sans conséquence quant à la perspective adoptée. En effet, pour être très critique à l'encontre d'Internet, Carr n'en est pas moins un praticien confirmé, et nullement un technophobe passéiste enfermé au milieu de ses livres. Il nous parle en connaissance de cause, du coeur même de la machine. L'addiction, en gros c'est vouloir ce qu'on ne veut pas, et inversement. Ce qui est donc en jeu dans ce livre, c'est la question du sujet, de son autonomie, de son unité, confronté à un sentiment de perte de contrôle. L'addiction, face contemporaine de l'aliénation, révèle une fracture de soi; or une simple connexion à Internet la révèle aussi déjà . En effet, le rapport au réseau informatique pose la question même du soi dans la mesure où l'autonomie du sujet est comme mise en question par un dispositif technologique entièrement automatisé et d'une puissance inouïe. Ce n'est pas un hasard si Castells a intitulé son introduction à sa monumentale étude sur la société en réseaux : le réseau et le soi. A cet égard, le titre de la version allemande est plus intelligent que le titre français: qui je suis quand je me connecte à Internet?
D'autre part, c'est en homme de culture que réagit Nicholas Carr, attaché à une pratique particulière ( la lecture) et à un certaine civilisation, angoissé à l'idée qu'elles puissent être menacées. Si lui même n'arrive plus à lire, qui, notamment chez les plus jeunes, va perpétuer cette activité à l'avenir?
Toujours est-il qu'à partir de ce constat, Carr va se poser la question: que se passe-t-il en moi, c'est à dire dans mon cerveau? Question qui en implique une autre: que m'est-il, que nous est-il arrivé ces (quinze) dernières années? L'arrivée et le développement fulgurant d'Internet dans la population marque en effet un passage du temps délimitant nettement un avant et un après. L'interrogation sur l'impact socio-culturel de cette technologie prend parfois un accent nostalgique : «ma jeunesse analogique», «mon ancien cerveau me manque». Tout le livre de Carr n'est qu'une longue réponse à ces questions.
L'ouvrage est d'emblée placé sous le signe de deux références majeures. D'une part , Mac Luhan, le théoricien des médias auteur du fameux Understanding medias. D'autre part: 2001, le film de Kubrick, plus précisément la troisième partie mettant en scène la relation et le combat de l'homme et de Hal l'ordinateur. Ces deux noms indiquent les deux grands axes que suit l'ouvrage: d'une coté, une théorie des médias, sous un angle historique et anthropologique, de l'autre une méditation philosophique sur la technique, sur le rapport de l'homme et de la machine. Dans les deux cas, Carr retrouve un grand classique de la pensée du XXe siècle: l'aliénation.
Cette image forte d'un rapt de l'esprit par le médium est le postulat de départ de Mac Luhan dans sa célèbre et pionnière analyse des médias, comme Carr le rappelle dans son introduction: « le voleur qui essaie d'endormir le chien de garde de l'esprit ». A bien des égards, The shallows reprend la démarche de Mac Luhan en l'adaptant à l'heure du numérique et vérifie la pertinence toujours actuelle de la célèbre formule Medium is message. Axiome plus vrai que jamais aujourd'hui puisque le médium importe bien plus que le message, c'est dans le médium que réside la puissance (Il suffit de penser à Google pour s'en convaincre: le célèbre moteur de recherche ne produit lui même aucun message, ne faisant que les classer et les agréger).
En partant de sa propre histoire, Carr retrace donc une histoire des médias, définis comme « technologies intellectuelles» ou encore «outils de l'esprit ». Ils produisent toujours des ruptures décisives dans les représentations du monde et conditionnent ensuite la vision du monde. Et aussi modifient la structure de notre cerveau. Chaque technologie intellectuelle est porteuse d'une éthique intellectuelle, soit un ensemble de valeurs, d'idées et de pratiques, qui forment une civilisation.
C'est le cas du livre par exemple, qui en tant que médium « a changé l'expérience personnelle de la lecture et de l'écriture ». Effectivement, pas de littérature, ni même d'écrivain, ni de république des lettres, sans cet objet à la fois familier et extraordinaire, qui fait converger la technique du codex et celle de l'imprimerie. C'est aussi le cas d'Internet et des ordinateurs, bref du numérique. Mais précisément ce sont des éthiques intellectuelles radicalement différentes même si ils traitent parfois des mêmes contenus. Le rapport à l'information et au savoir s'en trouve bouleversé. Et ce n'est pas la moindre crainte de Carr que l'éthique du livre soit supplantée par celle d'Internet. On retrouve là les débats très actuels posés par le livre numérique, que Carr on s'en doute n'apprécie pas beaucoup et en lequel il ne croit guère. L'auteur pense qu'Internet pose les bases d'un monde post-littéraire (ce qui ne signifie pas anti ou non littéraire), de la même façon que l'informatique nous a fait entrer dans la post-modernité, simplement parce que le monde de l'écran n'a rien à voir avec le monde de la page. On n'est pas obligé de le suivre sur ce terrain là, d'autres pensent exactement le contraire. Mais force est de reconnaître que nous nous trouvons aujourd'hui à un tournant, à une césure entre deux mondes technologiques et donc deux civilisations.
Du panorama dressé par Carr, il ressort l'impression que le net constitue l'aboutissement logique de la longue chaîne des médias, celui qui les absorbe et synthétise tous. C'est le média global, universel, terminal, qui réalise le vœu de la « machine universelle » imaginée par Turing. En ce sens, il y a un coté de fin de l'histoire dans le réseau. De fait, l'auteur décrit parfaitement les spécificités de ce média : son coté bi directionnel, non linéaire, interactif, instantané, multi-tâches, convergent etc. Bien évidemment, cela ne peut être sans conséquence sur notre rapport même au savoir, à l'information et à la culture. La source d'inquiétude justement vient de ce que la culture en tant que unité cohérente et stable est mise a mal par la fragmentation qu'impose Internet. Il n'y a plus de vision d'ensemble: «Nous ne voyons pas la forêt lorsque nous cherchons sur le web. Nous ne voyons même pas les arbres. Nous voyons les brindilles et les feuilles.». El la concentration est perturbée tant ce système exercent des forces centrifuges. Or tout cela est lié au fonctionnement même du média, fondé sur un «écosystème de technologies d'interruptions». A cela s'ajoute la dissolution des frontières entre médias, puisque le numérique code tous les formats. Selon Carr, l'éthique intellectuelle d'Internet est donc claire à identifier: celle de la rapidité et de distraction.En tout cas, elle s'oppose selon lui à celle du livre, permettant la pensée calme, concentrée.
Au fond, à travers cet examen des médias et de leur histoire, c'est à une théorie de la culture que nous invite Carr. Qu'est ce que la culture justement? Que devient-elle quand les outils chargés de la diffuser se transforment? La culture lettrée a-t- elle encore un sens à l'heure du tout numérique par exemple? Certes on pourra voir dans ce livre un essai de plus sur le thème archi rebattu du déclin de la culture à l'ère industrielle. Du moins, il s'inscrit clairement dans une tradition de pensée américaine, qui part de Thoreau, et passe par Marshall Mac Luhan, Neil Postman, et même Al Gore: à savoir la menace que font peser les médias audiovisuels et high-tech sur la culture. Après tout Steve Jobs lui même pensait que bientôt personne ne lirait.
Pour compléter l'approche de Nicholas Carr, j'ajouterais deux questions: la culture (écrite) peut-elle s'envisager et se transmettre sous forme de flux, facilement accessibles, insaisissables, fugaces, peu enclin à durer. D'où la question du temps. Internet n'engendre-t-il pas un régime de temporalité spécifique (le temps machine si l'on veut), qui n'est pas nécessairement celui de la culture. Le média livre au contraire nous livre (si j'ose dire) un autre rapport au temps: plus calme, plus lent, qui nous laisse prendre notre temps. Dans un beau passage, alors qu'il évoque ses déambulations dans la vaste bibliothèque de l'université de sa jeunesse, Nicholas Carr a cette observation très fine: «Il y avait quelque chose d'apaisant dans la patience de tous ces livres, leur volonté d'attendre des années, voire des décennies, que le bon lecteur arrive et les retire der leur emplacement attitré. Prends ton temps, me murmuraient les livres de leur voix poussiéreuse. Nous n'allons nulle part.»
En définitive The shallows s'avère aussi une méditation (angoissée) sur la technique, sur le rapport -tourmenté- de l'homme et de la machine et donc sur l'avenir de l'humanité. L'un ne va pas sans l'autre en effet. Maitre et serviteur l'un de l'autre. L'addiction à internet déjà témoigne d' une hybridation de l'homme et de la machine. A ce sujet, Carr place son livre dans le sillage de l'histoire de Hal l'ordinateur (dans la troisième partie de 2001, le film de Kubrick). D'ou le titre du premier chapitre : Hal and me. Cela confirme la pente inquiète voire pessimiste de ce livre puisque dans le film, l'ordinateur échappe au contrôle de l'homme et essaie de l'éliminer.
Le Net est une méga-machine, un réseau de machines interconnectées, un réseau puissant dans lequel l'individu est forcément capté. Pas un hasard si on l'appelle aussi la toile d'araignée. Inévitablement, la puissance de la machine vous plie à sa logique. Et le cerveau comme la pensée finissent par fonctionner à l'instar de la machine: « Que je sois en ligne ou non, mon esprit maintenant attend de prendre l'information telle que le Net la diffuse : un rapide et mouvant courant de particules».
Voilà pourquoi Carr s'est intéressé de prés à des travaux récents en neuro-sciences, son propos se rapprochant clairement de la psychologie cognitive. Il cite de nombreuses expériences, venus d'horizons variés. Certes, on pourra lui reprocher de ne citer que celles qui vont dans son sens alors qu'il en existe d'autres qui disent le contraire, tant dans ce domaine il n'est rien d'assuré. Cependant, les exemples sont nombreux et étayés. Et surtout ils confirment certaines intuitions que chacun peut ressentir aujourd'hui.
Tirant parti de la plasticité cérébrale, Carr en déduit que l'impact puissant du net reconfigure nos circuits cérébraux. Pour le meilleur et pour le pire. Il y a certes de nouvelles aptitudes qui se forgent, mais aussi des anciennes qui se perdent. Particulièrement convaincant est le passage sur la « surcharge cognitive », favorisée par internet, et qui perturberait les mécanismes d'édification de la mémoire, notamment dans la connexion entre «mémoire de travail» et mémoire à long terme. Ce qu'on appelle l'expérience. Par ailleurs, Internet nous plonge, à cause du temps réel, dans une forme d'urgence et active les régions pré-frontales associées à la prise de décision et la résolution de problèmes. Ceci pourrait expliquer pourquoi il ne favorise guère la concentration lente et patiente comme le fait le livre, en nous permettant de nous «déconnecter». Ajoutons enfin que le multi-tâches si caractéristique du net et si répandu dans les bureaux est de plus en plus mis en cause par les experts comme particulièrement néfastes pour les processus cognitifs de mémorisation.
Le tableau est peut être exagérément sombre. La balance ne penche que d'un coté. Mais l'addiction est le soleil noir qui éclaire ce livre. En fin de compte, l'enjeu qui se pose est l'humanité de l'homme, du sujet humain, confronté à un vaste processus d'autonomisation des machines tendant à la déshumanisation. Que reste-il de l'homme en effet (et donc des valeurs humanistes)? Si La machine se rapproche de l'homme, l'homme se comporte lui de plus en plus comme une machine. Derrière ces interrogations, se profile le spectre de l'intelligence artificielle, au fondement même de la science informatique. En effet, les premiers ordinateurs ont été conçus et créés sur la base d'une analogie avec le cerveau. Comme le rappelle l'auteur, ce thème est aujourd'hui le credo d'une entreprise comme Google, qui pense clairement que le cerveau humain est dépassé et s'emploie à le démontrer. D'ou son coté mystique, avec cette idée folle de créer un être et d'incarner l'infini. Google est aussi une « église ».
Le souci de Nicholas Carr est de préserver cette irréductible part humaine, de ne jamais la confondre avec les machines. La dernière bouée à laquelle on peut se raccrocher est le concept de vie: une intelligence et une sensibilité vivante. Après tout le risque est réel aujourd'hui tant le système technologique a atteint un seuil de puissance et de complexité considérable. Internet ne fait qu'accentuer le processus d'externalisation de nous même, commencé avec l'écriture. Mais quand l'externalisation devient maximale, voire incontrôlable, alors il y a une menace pesant sur notre intégrité d'être humain et notre capacité à penser par nous même. Telle est bien, en définitive, la crainte fondamentale de Carr: «...une lente érosion de notre humanité, de notre sentiment d'être humain ».
C'est dans ce souci fondamental de préserver l'humain que l'accent est mis sur la culture, notion fondamentale ici car seule elle permet à l'homme de défendre son terrain propre face à la logique des machines. On rappellera ici que certains penseurs (Jacques Ellul, Michel Henry) ont essayé de montrer que la culture ne pouvait en rien se confondre avec la technique ou même la science. En effet, cette notion fait appel à la substance même de l'homme, sa subjectivité d'être vivant, reliée à la dimension collective. Or, ce que dit Carr, c'est qu'Internet ne favorise pas nécessairement la constitution en l'homme d'une authentique culture, de par le traitement spécifique du savoir et de par le modelage cognitif opéré sur notre cerveau. « Ce que le Net diminue est la forme première du savoir: la capacité de savoir, en profondeur, un sujet pour nous-même, de construire dans nos propres esprits la série riche et idiosyncrasique de connexions qui donnent essor à une intelligence singulière.»
Si cette réflexion salutaire paraît décidément trop sinistre et excessive, on rappellera que d'autres esprits ont déjà averti de ces dangers-là, et pas nécessairement les personnes les plus éloignées de l'informatique. Comme Joseph Weizenbaum par exemple, concepteur du programme Elisa dans les années 60, un logiciel de conversation tellement efficace que les les utilisateurs se laissaient prendre et se confiaient facilement à la machine. L'ancêtre de Facebook. Sauf que, inquiet de cet effet, Weizenbaum a arrêté ses recherches et a ensuite préféré se consacrer à un travail de réflexion plutôt alarmiste sur l'impact socio-culturel et les dangers de l'informatique, malgré les railleries de ses pairs. Aujourd'hui, on peut penser à quelqu'un comme Bill Joy, créateur de Java, auteur du fameux article : L'avenir a-t-il besoin de nous ?
Le débat au fond opposera une fois de plus les les instrumentalistes et les déterministes. Les premiers estiment qu'internet n'est qu'un outil, n'est que ce qu'on en fait. Ce qui n'est pas faux. Les déterministes, tel Carr, pensent qu'Internet est un processus incontrôlable, suivant sa propre logique et nous pliant à son mode de fonctionnement. A priori, le technophile est instrumentaliste: il pense que l'homme a toujours le dessus sur la technique. Le technophobe est déterministe et paradoxalement prend d'avantage la technique au sérieux. Mais les extrêmes se touchent: les technophobes radicaux, genre luddites, et les technophiles les plus délirants, genre trans-humanistes, se rejoignent dans un déterminisme commun, les uns pour le déplorer, les autres pour s'en réjouir. Dans un cas, Internet rend bête, dans l'autre, Internet nous transforme et nous améliore. Chacun se fera son jugement...
Quoiqu'il en soit le rapprochement fait avec le super ordinateur de Kubrick nous invite à réfléchir sur deux points. Internet comme Hal représente peut être un seuil indépassable de la technique à tel point que celle-ci en devient dangereuse pour l'homme. D'autre part le film se termine par une lutte à mort entre l'homme et la machine, à l'issue de laquelle l'homme l'emporte en tuant la machine, c'est-à- dire métaphoriquement en arrêtant le progrès technologique. bien qu'un spécialiste de l'Intelligence artificielle avait collaboré au scénario, il y a donc un penchant luddite dans 2001, qui pourrait être celui de Nicholas Carr également. L'avenir serait-il donc si sombre ? L'homme devra-t-il un jour faire subir à Internet le même sort qu' à HAL? Le livre de Nicholas Carr à ce sujet se termine sur un grand sentiment d'incertitude.
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